C’est la nature du genre humain que de tendre vers l’absolu. Une énergie mystique, comme un murmure de l’âme, aspire en lui à s’emparer de l’instant et de l’éternité. Un désir de toute puissance dont l’instinct est contrarié par la conscience de sa mortalité et par le temps. L’existence est une crispation métaphysique insurmontable, dont le rêve est le seul élixir. Construire du sens et définir une géométrie du vivant est un acte héroïque, désespéré et risible, une résistance magnifique à l’inéluctable : l’origine même de la tragédie.
fig. 1.2
f. 1.1
En substance, la recherche des moyens de l’œuvre fondamentale est un acte de foi. C’est une expérience quotidienne de contrition à l’égard de la vanité humaine et du besoin d’être validé par autrui. C’est le sacrifice de l’égo sur l’autel des récompenses immédiates, dans l’aspiration fragile à quelque chose de plus grand. Dans l’espérance infime d’un accomplissement. D’un vertige qui soit plus fort que le temps et que la mort elle-même.
Les artistes sont des chirurgiens de l’âme. Les mondes qu’ils entrevoient et dont ils restituent l’expansion portent la promesse d’une émancipation. D’un apaisement par la beauté, la grâce et l’absolu. Chaque création pose des fondements mythologiques dont l’artiste maîtrise la logistique systémique et autour desquels les humains se réparent.
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fig 4. À propos de moi
fig 3. POLLINISATION DES ARtéfacts
fig 2. VARIATIONS CONTEMPLATIVES
Featuring interviews from Colman Domingo, filmmakers Greg Kwedar, Clint Bentley, and Monique Walton, and introducing Clarence Maclin.
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Selected Index Archives
fig 1. phénomènes esthétiques
fig/1 — phénomènes esthétiques et variations contemplatives
/ edito
YANNIS MOUHOUN is a CREATIVE DIRECTOR BASED IN PARIS. HIS work IS influenced by post-symbolism
and sits at the intersection of visual poetry, STRATEGIC THINKING and film aesthetics.
fig. 2.2
L’art est une science de l’esthétique dont le rapport au mouvement est idiosyncratique. L’histoire de l’art est avant tout l’histoire du progrès technique et de l’innovation ; l’apparition de nouveaux médiums en redéfinit perpétuellement les modalités d’expression. L’art est la propriété des impétueux et des iconoclastes ; on ne dessine le périmètre de sa discipline que pour mieux le transgresser.

L’art ne se résume pas aux médiums utilisés pour exprimer la pensée sous forme sensible. C’est une manière de penser la juste mesure de l’Homme dans le cycle de la vie, et à travers lui, de sa création dans le temps.
La vanité des Hommes a substitué les princes aux dieux. La culture moderne de la certitude nous a conduit à déplacer le pouvoir des temples aux palais. Le communiquant a remplacé l’oracle. L’apparence d’une vérité comme remède au doute, pourtant terreau de toute pensée féconde. La science comme réponse au mystère. L’humanisme et la philosophie de l’exhaustivité (Hegel, Phénoménologie de l’esprit) ont célébré l’Homme comme l’artisan d’un progrès perpétuel. Depuis, le monde s’est comme désenchanté.
L’avenir appartient à la vision large et à la transversalité. Être artiste, c’est n’être esclave ni de la technologie ni d’un médium. C’est penser le monde et en produire une interprétation esthétique signifiante. L’intelligence artificielle et la singularité technologie peuvent questionner le rôle de l’artiste, elle ne se substitueront jamais au génie. L’univers appartient à ceux capable de le percevoir, de le théoriser et de le restituer. A l’acte créatif total comme rémanence d’un monde disparu et immobile.
f. 2.1
Type Something...
fig. 3.1
La pensée moderne voudrait nous affranchir de nos dépendances. De nos attachements irrationnels. De nos obsessions métaphysiques, relationnelles et matérielles. Un peu comme si notre liberté se mesurait à notre degré de suffisance.

Alors que tout est éphémère, on aspire désormais à l’imperfection : c’est le règne du rétro-futurisme. Les aspérités des jours anciens redéfinissent notre idéal esthétique. Les magazines refleurissent, on se passionne pour la pellicule et pour l’analogique ; c’est un retour à l’objet qui marque l’ère du post-digital. Ce qui semblait être un simple effet de mode est en réalité une tendance lourde, qui répond à un besoin contemporain : celui de se ré-approprier son unicité dans un monde aseptisé où tout semble interchangeable. Le matérialisme sentimental est aussi une forme de résistance au consumérisme. Son éthique de la possession va à rebours de quelconque notion d’accumulation. C’est une pratique de l’attachement et une sobriété affective qui visent à redonner de la place aux rituels et de l’importance au temps long. C’est un plaidoyer pour la sophistication, une manière de décliner la beauté au quotidien. C’est une posture flegmatique, souvent esthétique et un peu désuète. Une façon de ré-enchanter le monde.
En vérité, l’homme est rigide ; il se détend avec le temps. Nous ne épanouissons pas dans la perception de notre égalité, mais dans l’accomplissement de ce qui nous rend unique.

On ne refait ainsi jamais que la même chose, par d’autres moyens. Ce que nous croyons être des césures dans notre existence ne sont en fait que des virgules. L’inconstance, l’ennui et l’inquiétude qui fondent la condition de l’homme sont sublimés par la cohérence du temps long. Par la matière de ce qui les comble ; par l’expression inaltérable et imparfaite de notre authenticité.
fig. 3.2
Références
KONBINI
HUFF POST
FUBIZ
DIRECTOR'S LIBRARY
Publications
Publications
L'OREAL LUXE
PORSCHE
PARROT
SOLWEIG & IZAR
Portrait par Marie Colombani
Polymathe et autodidacte, je conjuge l'esthétisme et le sens.

Mon univers est peuplé de figures héroïques, de météores incandescents, engagés dans une course contre leur fin. Je raconte les victoires et la manière, et célèbre ceux qui nagent parmi les flammes.

Je conçois mon travail comme une nébuleuse en expansion, règne de l’alchimie par l’intuition. Son mouvement, héliocentrique, et sa nature, protéiforme, en font un terrain de conquête où l’impossible est toujours imminent.

Mon éthique de création vise à arrimer les consciences émotionnelles à l’émergence de nouvelles mythologies.

Faire la démonstration de la grâce consubstancielle à nos illusions. De la souveraineté esthétique comme puissance de convergence et unique consolation.

Je crois que les histoires qui ont du sens produisent un impact qui résiste à l’épreuve du temps.